Lorsque que mon amoureux m’a annoncé que notre relation était terminée, j’ai pleuré, je n'ai plus eu faim pendant quelques jours et je me suis retrouvée dans un état second, comme détachée du quotidien. Néanmoins, ce qui semblait désastreux vu de l'extérieur, a créé en moi une réelle révolution. Le fait de me retrouver «seule», sans plus pouvoir me projeter dans le futur, m'a fait me raccrocher désespérément au Dieu que je savais intellectuellement être bon et vivant en moi. Comme détaillé dans mon article précédent, je me suis laissée rencontrée par mon Sauveur. 

Durant cette période, mon coeur battait à tout rompre et le stress m'envahissait dès que je détournais mes yeux de Jésus. Mais cette situation de «crise» a été pour moi l’occasion de m’appuyer sur Dieu. Ce stress a été une alarme pour me rappeler que j’avais besoin de Lui et ce besoin a marqué le début d’une profonde dépendance vis-à-vis de Jésus et d’une intimité naissante. Bien que l’autonomie soit une valeur acclamée dans le monde, c’est uniquement en dépendant de Dieu que la vie abondante dans Son royaume nous est offerte. En effet, les difficultés que nous rencontrons nous protègent de l’idolâtrie que constitue l’indépendance. «Je suis le cep, vous êtes les sarments. Celui qui demeure en moi et en qui je demeure porte beaucoup de fruit, car sans moi vous ne pouvez rien faire.» (Jean 15:5) Pour expérimenter la liberté qui nous est promise, nous devons constamment lui abandonner notre âme et notre esprit afin que nous ne retombions point dans nos anciens liens: «Le Christ nous a rendus libres pour que nous connaissions la vraie liberté. C'est pourquoi tenez bon et ne vous laissez pas réduire à nouveau en esclavage.» (Galates 5:1)

Pendant des années, je me suis conditionnée à ne compter que sur moi-même pour asseoir et stabiliser mon identité. J’ai également été dépendante des autres pour combler les besoins que je ne parvenais pas à satisfaire seule. Je comptais sur mes propres forces et cela nécessitait que je sois la meilleure dans tout ce que j’entreprenais (sport, études,…). Dépendre de mon amoureux m’a fait le tenir responsable de mon bonheur. Ce perfectionnisme et cette personnalité dépendante et influençable m’a conduit à travers de nombreuses déceptions: chaque échec personnel ou manquement de la personne sur qui je comptais, fragilisait mon identité, mon estime, produisant un cercle vicieux.

Mais Jésus nous dit: «Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et chargés, et je vous donnerai du repos. Prenez mon joug sur vous et recevez mes instructions, car je suis doux et humble de coeur; et vous trouverez du repos pour vos âmes. Car mon joug est doux, et mon fardeau léger.» (Matthieu 11:28-30) Il nous libère de l'impératif d’agir pour recevoir l’approbation d’autrui, d’atteindre des résultats pour être accepté, de performer pour avoir de la valeur, d’accomplir pour recevoir de la gratitude, de lutter pour la reconnaissance, de travailler pour être satisfait,...

Cette dépendance nouvelle a donc produit de nombreux fruits en moi. Pour la première fois, je me suis mise à prier pour et à honorer différentes personnes. J’ai agit non plus parce que je «devais» mais parce que j’ai eu pour la première fois l’assurance viscérale que le Christ est ressuscité. Dès lors, comment ne pas Le louer et partager l’Evangile? «Car je n’ai point honte de l’Evangile: c’est une puissance de Dieu pour le salut de quiconque croit, […].» (Romains 1:16)

Au bout de quelques semaines, j’étais nourrie par Sa présence, j’en avais absolument besoin pour me sentir bien, pour avoir un peu de répit. Néanmoins, mon amour pour l’homme que j’aimais, ne faisait qu’augmenter. Je demandais alors à Dieu: Mais pourquoi permets-tu que je l’aime encore si cela doit se finir entre nous? Jésus a répondu à mes cris avec ce verset: «Fais de l’Eternel tes délices, et Il te donnera ce que ton coeur désire. Recommande ton sort à l’Eternel, Mets en Lui a confiance, et Il agira.» (Psaume 37:5-6) Il était également écrit ceci en commentaire: «Ma bien-aimée, je vois que tu Me fais totalement confiance à présent. Quand tu comptais sur d’autres pour obtenir ce que tu voulais, J’ai dû te retirer leur soutien. Je veux que tu Me fasse confiance, à Moi seul. Donne moi simplement la première place dans ta vie. Fais de Moi tous tes délices, et ton premier amour. Il n’y a rien que tu ne puisses désirer, espérer ou admirer que Je ne veuille te donner.»

Quelques jours plus tard, un skype avec mon amoureux est programmé au bout d’un mois écoulé sans nouvelles l’un de l’autre. Jésus a permis que nous puissions recommuniquer notre engagement et notre amour parce que mon coeur avait changé, ne brûlant désormais plus que pour Jésus.

J’ai compris que je ne pouvais pas tout contrôler, que je devais laisser ce fardeau à Dieu, lui remettre cette situation et toutes celles qui me préoccupent et face auxquelles je suis impuissante car Il est seul responsable. Tenter d’avoir contrôle sur tout traduit l’attitude d’une personne qui n’a pas d’impact, pas d’influence, or Jésus nous a créé pour avoir de l’autorité et la faveur. Je ne devais plus me placer en victime, mais prendre la responsabilité de mes actions et savoir que je ne peux contrôler celles des autres.

La vérité est que nous ne pouvons rien faire par nous-mêmes, chacune de nos respiration n’est possible uniquement que parce que Dieu nous a créé. De plus, mener sa vie indépendamment de Dieu est une prérogative de l’orgueil alors que reconnaître notre dépendance et notre besoin de nous rapprocher de Lui est signe d’humilité. «Dieu résiste aux orgueilleux, Mais Il fait grâce aux humbles. Soumettez-vous donc à Dieu; résistez au diable, et il fuira loin de vous. Approchez-vous de Dieu, et Il s'approchera de vous.» (Jacques 4:6-8)

Alors comment lâcher prise? Etre vulnérable face à Dieu (accepter l’incertitude, prendre des risques, exposer ses émotions) permet d’être qui nous sommes vraiment. Cette vulnérabilité et l’humilité qui en découle, laisse Dieu travailler en nous. Il nous donne alors la foi de croire qu’il pourvoit et que Jésus sait ce dont nous avons besoin: «Ne vous inquiétez donc point, et ne dites pas: Que mangerons-nous? que boirons-nous? de quoi serons-nous vêtus? Car toutes ces choses, ce sont les païens qui les recherchent. Votre Père céleste sait que vous en avez besoin. Cherchez premièrement le royaume et la justice de Dieu; et toutes ces choses vous seront données par-dessus.» (Matthieu 6:32-33) Lâchons maintenant les peines, les blessures, les doutes et les peurs auxquelles nous nous accrochons jour après jour, afin de Le laisser nous rattraper entre ses mains tendres et douces et de laisser Son amour, non pas changer nos circonstances, mais transformer profondément qui nous sommes. 

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«We want to live abandoned, We want to live abandoned to You.

I want to live abandoned for You, only for You. 

I want to be holy, devoted to You.»

                                                                  Brian & Jenn Johnson