top of page

DANS L'ATTENTE

J’aurai pu penser que Dieu s’arrêterait là car Il avait déjà bouleversé ma vie amoureuse, ma vision de moi-même et ma manière d’être; mais bien évidement, Il creuse toujours plus profondément, laissant la voie libre pour Jésus. Lors d’un stage à l’hôpital en avril, seule dans une chambre louée pour le mois, j’ai voulu tout abandonner. Ces études d’infirmière pesaient bien trop lourd sur mes épaules et je ne désirais que m’enfermer chez moi pour ne jamais plus enfiler cet uniforme blanc à nouveau. Et je disais à Dieu: Pourquoi ne me permets-tu pas d’aimer ce métier? Pourquoi ne me donnes-tu pas la paix ou quelque chose à quoi me raccrocher dans ces épreuves? Où es-tu lorsque je suis fatiguée, isolée, lorsque je sacrifie ma vie personnelle pour servir mon prochain, lorsque j’effectue ces actes répétitifs sans valeur ni reconnaissance,…? Tout d’un coup, il me vint à l’esprit un désir que je pensais à jamais relégué au stade d’espoir déçu: Partir à Bethel. En effet, à la fin de mes humanités, je désirais seulement mieux connaître Dieu et je ne me voyais pas commencer des études «conventionnelles». J’avais entendu parler de cette école en Californie et cela constituait pour moi le lieu rêvé pour construire ma nouvelle identité. Toutefois, les portes sont restées brutalement et douloureusement fermées. Je me suis donc résignée à entamer des études d’infirmière car le milieu médical m’intéressait et je voulais être indépendante le plus rapidement possible afin de pouvoir faire «mes propres choix». Deux ans plus tard, je me suis laissée envisager ce choix qui ne pouvait s’opérer à nouveau qu'en ouvrant les portes de mon coeur, prenant le risque d'affronter les blessures passées. Mon amoureux m’avait plusieurs fois enjoint de m’inscrire pour la première année et j’avais toujours refusé catégoriquement: Je dois terminer mes études, mes parents ne sont pas d’accord, je n’ai pas l’argent,… Je suis restée dans cette position inconfortable pendant quelques jours, jusqu’à ce que Dieu, au travers de plusieurs personnes, parle à mon coeur et amène une paix qui a brisé les barrières que je me mettais, tout a coulé en moi et a trouvé sa place. J’ai été libérée du regard d’un Dieu qui ferme les portes selon son bon vouloir et j’ai pu envisager un Dieu bienveillant qui se soucie de mes désirs. Je me suis imaginée immergée dans cette école, où règne la culture de l’honneur et où Sa présence me transformera intensément et profondément, me donnant les armes pour changer radicalement ma vie et mon environnement, pour devenir la femme qu’il a créé depuis la fondation du monde,...

Cependant, la peur et le doute m’ont rapidement envahis: Je n’aurai jamais assez d’argent… Mes parents n’accepteront pas que je parte… Arriverai-je à reprendre des études? Réussirai-je à quitter mon confort et à affronter l’inconnu? Ne fais-je pas un choix insensé, égoïste? J’ai rapidement décidé de faire des pas de foi et de croire, réellement croire, que Jésus est vivant. Je me suis jetée à corps perdu dans cette opportunité rêvée qu’Il m’offrait enfin. J’ai réalisé toutes les démarches nécessaires: m’inscrire, chercher un logement, parler à mes parents, partager mon projet pour récolter des fonds,… 

Finalement, j’ai été acceptée à BSSM et cela a achevé de convaincre mon coeur que ma place était là-bas l’année prochaine. Aux yeux des hommes cela peut paraitre insensé, sauf que mon esprit est renouvelé selon la logique du Royaume et non du monde. Le verset qui dit: «Car Dieu n'est pas un Dieu de désordre, mais de paix.» (1 Corinthiens 14:33) ne signifie pas que nos choix doivent paraître ordonnés et cohérents mais plutôt que ceux-ci nous apportent la paix et non la confusion. 

Je vous écris maintenant alors que les échéances pour payer l’école et mon logement se profilent rapidement. Si je ne reste pas fixée sur Lui, le doute envahit mon coeur. Je suis dans l’attente que Jésus se manifeste et il est vrai que je vois déjà, qu’étape par étape, tout se met en place, mais je ne veux pas forcer le processus. Car c'est période que Dieu aime, c’est lors de ces moments qu’Il forge notre caractère et nous prépare pour de plus grandes responsabilités. En effet, Il est plus intéressé par le fait qu'on grandisse en Lui qu'en notre confort. Je dois donc me jeter dans le vide et attendre qu’Il me rattrape. Va-t’Il agir? Va-t-Il se mouvoir pour moi? Mon coeur connait la réponse. Toutefois, ce ne sera pas de la manière dont je m’y attends, cela sera selon son timing qui est parfait. En toutes circonstances, Dieu travaille pour le bien de ceux qui l'aime. Il est fondamental de comprendre que Dieu est BON, il n'est jamais la cause de nos épreuves et difficultés. Point. Pas de "mais". Car la manière dont on voit Dieu, change qui l'on est et façonne notre vie. Si nous faisons erreur sur sa nature, nous ferons erreur sur la notre. Ceci dit, Il va utiliser toutes choses afin que l'on soit toujours plus proche de Lui, même si cela implique que le processus soit parfois douloureux; comme écrit ci-dessus, notre confort est moins important pour Lui que notre caractère: «Je t’ai mis au creuset, mais non pour retirer de l'argent; Je t’ai éprouvé dans la fournaise de l’adversité.» (Esaïe 48:10) Il n’y a donc pas de croissance dans l’esprit sans l’expérience d’une rencontre avec le Seigneur et sans le processus qui établit les transformations résultant de cette rencontre en un mode de vie. Il établit en nous des racines profondes lorsque nous traversons des épreuves: «Je vous ai dit ces choses, afin que vous ayez la paix en moi. Vous aurez des tribulations dans le monde; mais prenez courage, j'ai vaincu le monde.» (Jean 16:33), «Bien plus, nous nous glorifions même des afflictions, sachant que l'affliction produit la persévérance, la persévérance la victoire dans l'épreuve, et cette victoire l’espérance. Or, l'espérance ne trompe point, parce que l'amour de Dieu est répandu dans nos coeurs par le Saint-Esprit qui nous a été donné.» (Romains 5:3-5), «Mes frères, regardez comme un sujet de joie complète les diverses épreuves auxquelles vous pouvez être exposés, sachant que l'épreuve de votre foi produit la patience. Mais il faut que la patience accomplisse parfaitement son oeuvre, afin que vous soyez parfaits et accomplis, sans faillir en rien.» (Jacques 1:2-4). C'est donc plutôt notre foi qui est mise à l'épreuve par les circonstances de la vie et non pas Dieu qui nous met à l'épreuve. Toutefois, les difficultés produisent la patience et la persévérance. Cette persévérance produit du caractère (comment nous agissons et réagissons) car Dieu a pour volonté de forger celui-ci afin que nous puissions supporter les plans qu’Il nous réserve, des plans de paix et de gloire. Ce caractère produit l’espoir, l’espoir que Dieu nous agit en notre faveur, non pas à nous délivrer de nos circonstances, mais à marcher à travers elles. L’espoir nous propulse vers notre percée: «Un espoir différé rend le coeur malade, Mais un désir accompli est un arbre de vie.» (Proverbes 13:12) Nous l'expérimentons ainsi come BIEN PLUS QU'ASSEZ.

J’ai repéré 3 attitudes/pièges que j'apprends à abandonner durant ce processus: 

 1. L’ANXIÉTÉ

De nature «stressée» avant de rencontrer Jésus, je me suis accoutumée à un certain niveau constant de tension et suis donc devenue aveugle à ses effets. J’imagine que nous trouvons cet état normal car nous en avons simplement pris l’habitude. On s’attend même à ce quelle surgisse, notre corps s’y étant adapté. Or, si nous sommes devenus familier avec ce genre d’attitude, il est vital de mettre un terme à cette amitié douce-amère. Je crois qu’on ne peut à la fois être anxieux et croire en Dieu. Si l’on croit ce qu’Il dit qu’Il est, alors on se remémore les promesses qu’Il a placées sur notre vie, nous gardant victorieux et ce peu importe la férocité de l’orage. Toutefois, confrontée à la montage de défis qui m’attendait, mes vieilles habitudes ont tenté de refaire surface. Cette anxiété naît de la peur de l’inconnu, de l’anticipation d’événements dont nous ignorons tout de leur déroulement. Cette peur nous empêche alors parfois de rêver les rêves de Dieu parce que nous restons coincés à la question du «comment?» (Comment vais-je récolter l’argent? Comment vais-je faire pour trouver un autre job? Comment vais-je me débarrasser de cette mauvaise habitude?). En réalité, nous n’avons jamais été destiné à porter le «comment», ce n’est pas notre travail ni notre responsabilité. Bien plus, si nous avons des «comment» dans notre vie, c’est là où le pouvoir Dieu va pouvoir se manifester. Il s’occupe d’accomplir ce qu’Il a promis tandis que nous n’avons qu’à dire OUI.

 2. L’INDÉPENDANCE

Lorsqu’on doute, on commence à développer des stratégies toutes humaines de manipulation afin de parvenir, pense-t-on, aux fins de Dieu. Manipuler la situation est quelque chose d’insidieux dont on n’a souvent pas conscience. Mais Dieu ne récompense jamais la manipulation car le danger est alors de faire de Lui notre serviteur. Je pense qu’il est possible de faire la bonne chose de la mauvaise manière. On peut avoir la bonne fin en tête, mais prendre la mauvaise route pour y parvenir. On peut même avoir les bonnes motivations mais faire les mauvais mouvements. Par exemple, je sais que partir à Bethel est la volonté de Dieu pour moi. Pour partir, j’ai besoin d’argent et si je ne dépends pas totalement de Lui, alors je mets en place des stratagèmes involontaires afin d'obtenir cet argent par mes propres moyens: telle personne pourrait me soutenir car elle est plutôt aisée, il faut que je participe à des événements où elle est présente, que je lui envoie un mail, etc, etc. Et puis Dieu m’ouvre les yeux et je me repens car vouloir tout faire par moi-même me mènera inévitablement à une impasse. La clé pour faire les bonnes choses de la bonne manière est de marcher dans la sagesse. «Si quelqu’un d'entre vous manque de sagesse, qu’il la demande à Dieu, qui donne à tous simplement et sans reproche, et elle lui sera donnée.» (Jacques 1:5) De plus, si Dieu n’est bien entendu pas notre serviteur, l'inverse n'est pas vrai non plus car Il a fait de nous ses amis: «Je ne vous appelle plus serviteurs, parce que le serviteur ne sait pas ce que fait son maître; mais je vous ai appelés amis, parce que je vous ai fait connaître tout ce que j'ai appris de mon Père.» (Jean 15:15)

 3. LA PERFORMANCE

Dieu nous emmène toujours à travers un processus d’amour, dans une relation de coeur à coeur avec Lui. Néanmoins, j'ai par moments perdu de vue le regard bienveillant de Jésus et qui Il dit que je suis. En effet, oubliant qu'elle était mon identité en Christ, mon côté perfectionniste surgissant lorsque j’agis de manière «indépendante» m’a entrainé dans la performance afin que je me sente digne d’intérêt. J’ai alors essayé de Lui plaire par mes propres moyens et, fatiguée, j’ai cherché l’approbation et l’assurance auprès d’autres personnes. Je me sentais dans le besoin: d'argent, de prières, de paroles d’encouragement, de prophéties sur ma vie,… Et cependant personne ne parvenait à combler mes attentes. Je me croyais alors rejetée, me repliant sur moi-même. Je pense qu’il est normal de vouloir sentir que l’on est important, mais si l’on cherche l’amour et l’approbation auprès des autres, nous serons constamment déçu et à la recherche de plus; c’est ce que le Seigneur s’est appliqué à me faire comprendre. Il m’a dit: «En réalité Juliette il te suffit simplement d’accepter et de recevoir mon amour de Père et tu ne te sentiras plus dans l’insécurité, tu ne tentera plus de te justifier devant moi». 

 

Au final, cet article parle de bouleversements, de foi et de processus, mais je crois que ce qui se cache derrière mon coeur concerne la volonté de Dieu. Nous sommes souvent effrayés et paralysés à l’idée de prendre de mauvaises décisions et de passer à côté de la volonté de Dieu. Est-ce que j’entend Sa voix? Comment savoir lorsqu’Il me parle? Comment démêler Sa voix de mes propres pensées ou même de celles du diable? Jésus a dit: «Mes brebis entendent ma voix; je les connais, et elles me suivent.» (Jean 10:27) Il est le Bon Berger, Il sait comment parler à ces brebis de telle manière qu’elles puissent l’entendre. Il ne rend pas sa volonté difficile à trouver. Je pense même qu’il est impossible de la manquer si l’on marche dans l’obéissance. En effet, si notre désir est de suivre et si son désir est de nous guider, comment passer à côté de ses plans, à moins d’avoir consciemment dit «non» quelque part durant le processus?

Je voudrais terminer en vous invitant à vous rappeler que Dieu nous a donné un libre arbitre, rendant Son coeur vulnérable. En effet, Il s’est ouvert à la possibilité d’être rejeté par ceux qu’Il a créé avec tant d’amour. Il voulait qu’on le choisisse.

 

«In the process

In the waiting

You're making melodies over me

And your presence

is the promise

For I am a pilgrim on a journey

 

You will lift my head above the mighty waves

You are able to keep me from stumbling

And in my weakness

you are the strength that comes from within

Good shepherd of my soul

Take my hand and lead me on

 

You make my footsteps and my path secure

So walking on water is just the beginning

Cause my faith to arise, stand at attention

For You are calling me to greater things.»

                                             Amanda Cook

bottom of page